samedi 5 août 2017

 Dernier journal Monde RWANDA PAUL KAGAME Rwanda: écrasante victoire de Paul Kagame à la présidentielle  Paul Kagame, après avoir voté à Kigali, le 4 août 2017. © MARCO LONGARI / AFP Par RFI Publié le 05-08-2017 Modifié le 05-08-2017 à 10:47 Sans surprise, Paul Kagame, l'homme fort du Rwanda depuis plus de deux décennies, a obtenu une victoire écrasante à l'élection présidentielle et a été réélu avec plus de 98% des voix. La Commission électorale a en effet publié dans la nuit de samedi des résultats partiels portant sur 80% des bulletins dépouillés. Ses adversaires, le candidat indépendant Philippe Mpayimana et Frank Habineza le président de la seule formation d'opposition autorisée du pays, le parti démocratique vert ont tous deux recueilli moins de 1% des voix. Avec environ 80% des bulletins dépouillés, Paul Kagame, qui dirige le Rwanda depuis le génocide de 1994, obtient 98,66 des suffrages exprimés, ses deux adversaires recueillant chacun moins de 1%. La Commission électorale estime que 97% des 6,9 millions d'électeurs inscrits ont voté. « Nous pensons qu'à ce niveau, nous aurons les mêmes résultats demain (samedi matin, ndlr). Il n'y aura pas de changement après que nous ayons compté 100% des votes », a déclaré le président de la Commission électorale, Kalisa Mbanda. Selon ces résultats partiels, l'indépendant Philippe Mpayimana obtenait 0,72% des suffrages exprimés, et Frank Habineza, leader du Parti démocratique vert, le seul parti d'opposition au Rwanda, recueillait 0,45% des voix.  Dès le début de la soirée, plusieurs centaines de personnes se sont réunies à Kigali devant un écran géant installé dans un gymnase proche du stade national, pour fêter la victoire attendue de Paul Kagame. Et avant même la diffusion des résultats, ses partisans étaient confiants. Les festivités se sont poursuivies jusque tard dans la nuit. Journée de vote dans le calme Il suffisait de se rendre dans les bureaux de vote lors du dépouillement pour entrevoir la tendance. En dépliant les bulletins, les agents de la commission électorale scandaient le nom du président sortant. Un rythme, rarement troublé par les bulletins de ses deux adversaires. Comme de coutume au Rwanda, l'affluence a été forte dès l'ouverture des bureaux de vote ce vendredi. Selon la commission électorale à la mi-journée, la participation s'élevait déjà à plus de 80%. Si le vote n'est pas obligatoire au Rwanda il est fortement encouragé par les autorités. La journée de vote s'est déroulée dans le calme. Dans l'une des longues files de votants en début de matinée, Jean-Paul un entrepreneur : « Je ne vais pas tourner autour du pot moi je suis FPR. Il a libéré le pays, il a stabilisé le pays. Maintenant on peut marcher jour et nuit conscience tranquille ». Seul petit incident, des observateurs du parti démocratique vert se sont vus brièvement interdire l'accès aux bureaux de vote. La Commission électorale leur reprochait de ne pas avoir présenté l'original de leur document accréditation. Main de fer Face à deux quasi-inconnus passés presque inaperçus lors d'une campagne électorale phagocytée par le parti au pouvoir, la victoire de Paul Kagame n’est guère surprenante. « C’est un régime totalitaire qui ne tolère aucune voix dissidente. La population sait bien que c’est une question de vie ou de mort, ils savent comment survivre. Ils ont vu ce qui s’est passé par le passé, ce n’est pas la première fois qu’on voit ce genre de scores. Aux élections de 2003, il y a eu plus de 93%, en 2010, il a eu plus de 95%, explique Gervais Condo, coordinateur adjoint du Congrès national rwandais, un parti d'opposition en exil dont plusieurs leaders et membres ont été assassinés ou emprisonnés. Toujours avec la même stratégie qui a été améliorée pour agir par la peur, par la force, par l’intimidation. Cette intimidation qui se caractérise par des actes d’assassinat, d’emprisonnement et de disparition, ou de tortures de la population ». Paul Kagame tient les rênes du pays d'une main de fer depuis 23 ans, crédité d'avoir remis le Rwanda sur pied depuis la fin du génocide en 1994. Il a d'abord été vice-président et ministre de la Défense, dirigeant de facto le pays, avant d'être élu président en 2000 par le Parlement. En 2003 et 2010, il a été reconduit au suffrage universel avec plus de 90% des voix.

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