samedi 26 août 2017
Le Venezuela déploie chars et militaires face aux menaces des Américains.
L'armée vénézuélienne était mobilisée ce week-end pour des exercices militaires en réponse à la «menace» du président américain Donald Trump. Une manifestation de «propagande dont Maduro a besoin», selon un spécialiste.
Chars débarquant sur la plage, hélicoptères survolant un barrage, tireurs d'élite en tenue de camouflage : l'armée vénézuélienne était mobilisée ce week-end pour des exercices militaires en réponse à la «menace» du président américain Donald Trump.
«Yankees, hors d'ici!», vocifère Erica Avendaño, 60 ans, en frappant deux mannequins à l'aide d'un long fusil trop lourd pour elle. «J'espère qu'il ne se passera rien, mais nous sommes prêts à tout !» Un peu plus loin, Alicia Rosales, 63 ans, est assise aux commandes d'un canon antiaérien, qu'elle fait tourner dans un sens puis dans l'autre, le canon vers le ciel. «C'est comme conduire une auto-tamponneuse», sourit-elle.
Un peu plus tôt, le chef de l'Etat vénézuélien, Nicolas Maduro, et son ministre de la Défense, Vladimir Padrino Lopez, ont donné le coup d'envoi de ces manoeuvres baptisées «Souveraineté bolivarienne 2017» auxquelles doivent participer au cours du week-end quelque 200 000 soldats et 700 000 miliciens, réservistes et civils armés.
Une manifestation prévue depuis dix jours
Cette démonstration de force avait été ordonnée mi-août par le chef de l'Etat socialiste en réponse à la déclaration de Donald Trump évoquant «une possible option militaire si nécessaire» au Venezuela. Nombre de pays d'Amérique latine avaient rejeté la perspective d'un recours à la force.
Vendredi, la Maison Blanche a écarté toute action militaire américaine au Venezuela à court terme. En revanche, déterminé à démontrer que les Etats-Unis ne resteraient pas immobiles face à la crise dans ce pays, le président Trump a signé vendredi un décret interdisant d'acheter de nouvelles obligations émises par le gouvernement du Venezuela ou par la compagnie pétrolière nationale PDVSA. Riche en ressources pétrolières mais pauvre en liquidités, le pays, dont la dette est estimée à plus de 100 milliards de dollars, redoute le spectre d'un défaut de paiement
Prendre soin de l'armée, réaffirmer l'anti-impéralisme
Les exercices militaires du week-end relèvent d'une «propagande» dont «Maduro a besoin», estime Rocio San Miguel, experte en questions militaires. Le président en a besoin en interne «pour élever le coût d'une quelconque trahison au sein de l'armée, une perspective qui inquiète les services de renseignements», et en externe, «pour réaffirmer le discours anti-impérialiste qui trouve un certain écho en Amérique latine». L'armée est le principal soutien du gouvernement vénézuélien, lequel lui a conféré un grand poids politique et économique.
L'opposition vénézuélienne a appelé à plusieurs reprises ces derniers mois l'armée à rejoindre sa cause. Mais à l'exception de quelques actions isolées, les forces armées sont jusqu'ici restées loyales à M. Maduro. Selon lui, les sanctions américaines de vendredi ont été demandées par la droite vénézuélienne, pour déstabiliser encore un peu plus le pays.
Très critiqué, Nicolas Maduro est confronté depuis début avril à une violente vague de contestation qui a fait au moins 125 morts et des milliers d'arrestations. L'opposition considère le président vénézuélien comme responsable de la grave crise économique que traverse le pays. Elle lui reproche également d'avoir fait élire une assemblée constituante «fantoche», fin juillet. Cet organisme s'est emparé des pouvoirs législatifs de l'assemblée nationale, la seule institution du pays contrôlée par l'opposition depuis la fin 2015.
source: Le parisien.fr
Alceus.Dilson
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