Philippe Couillard est revenu samedi sur le flux de demandeurs d'asile qui entrent au Québec, insistant sur l'importance de leur présenter un « portrait réel de la situation »,
« Il ne faut pas enlever l'espoir aux gens, mais il faut présenter aux gens un portrait réel de la situation, notamment auprès des personnes qui, encore aux États-Unis, pourraient être tentées de faire la même expérience », a déclaré le premier ministre en marge du congrès de la commission jeunesse de son parti, qui se tient cette fin de semaine à Sherbrooke.
Philippe Couillard a voulu rectifier le tir après les critiques de l'opposition, dont celle du chef péquiste Jean-François Lisée, qui a appelé cette semaine les gouvernements provincial et fédéral à cesser de donner de faux espoirs aux demandeurs d'asile d'origine haïtienne qui entrent au Québec en provenance des États-Unis.
Il a rappelé que l'obtention de l'asile politique est régie par des règles strictes au Canada et qu'historiquement, environ la moitié des demandeurs en provenance d'Haïti sont refusés et renvoyés dans leur pays.
« C’est une démarche qui est très exigeante, très difficile, et qui est loin d’être garantie de succès », a ajouté le premier ministre.
« Arriver dans un camp de l'armée, ce n'est pas tout à fait une existence confortable », a-t-il aussi souligné.
Près de 50 % des demandes refusées
En 2016, sur les 412 demandeurs d'asile originaires d'Haïti, 207 ont été acceptés au Québec.
Philippe Couillard se dit prêt à faire des interventions dans les médias pour remettre les pendules à l'heure.
Le premier ministre a également réclamé à Ottawa davantage de ressources et de centres d'accueil, ainsi qu'un aiguillage plus rapide des arrivants vers les provinces où ils veulent aller.
De son côté, le président du Conseil du Trésor, Pierre Moreau, a indiqué qu'il ne s'inquiétait pas de l'impact sur les finances publiques du Québec de cet afflux de demandeurs d'asile, ajoutant qu'il fallait s'attendre à de « nombreuses décisions de refus ».
La députée libérale de Bourassa-Sauvé, Rita de Santis, a pour sa part souligné qu'il fallait « s’assurer que de l’autre côté de la frontière, dans les radios qui rejoignent les gens des différentes communautés, qu’ils comprennent que les mêmes règles s’appliquent au Canada qu’aux États-Unis ».
Le mur qui divise la CAQ et le PLQ
Philippe Couillard est aussi revenu sur les déclarations du chef caquiste François Legault, qui estime que le Québec est devenu une « passoire » et qu'il faudrait refouler les demandeurs d'asile aux frontières.
Le chef libéral a affirmé que son adversaire caquiste se contredisait, puisqu'il avait indiqué en février que le Québec devait accueillir pour des raisons humanitaires les personnes qui fuyaient les États-Unis.
Si on va au bout de sa logique, quand il [François Legault] parle de la frontière qui est une passoire, ce qui d'ailleurs est faux, on va faire un mur, n'est-ce pas M. Legault, et on va le faire payer par Haïti? À un moment donné, il faut rester calme.
Philippe Couillard, premier ministre du Québec
« Philippe Couillard joue encore une fois au donneur de leçons. Les libéraux doivent cesser de mépriser ceux qui considèrent que le gouvernement devrait dissuader les migrants de passer illégalement la frontière », a répliqué samedi la CAQ par l'entremise de son directeur des relations médias, Guillaume Simard-Leduc.
« Le seul mur qui existe, c'est le mur entre un premier ministre et les préoccupations légitimes de sa population. Il est plus que temps de changer ce gouvernement déconnecté », a-t-il ajouté.
Source:Radio-Canada-Ca
Alceus.Dilson
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